Quelques jours après sa naissance, votre enfant qui jusque-là a été parfaitement bien, présente des accès de pleurs sans raison apparente. Il s'agit, le plus souvent de coliques vespérales. De quoi s'agit-il ? Quels en sont les mécanismes ? Que peut-on faire ? Voici quelques conseils donnés par deux pédiatres* renommés par leur compétence et par leur volonté d'aider les médecins généralistes dans leur exercice quotidien auprès des jeunes mamans qui se sentent parfois un peu désarmées devant les pleurs de leur nourrisson. . (*) Il s'agit du Pr Jean-Paul Gallet (pédiatre hospitalier) et du Dr Jérôme Valleteau de Mouillac (pédiatre libéral) que je remercie vivement pour l'aide qu'ils m'ont apportée dans l'exercice quotidien de ma profession. Les coliques des trois premiers mois ou coliques vespérales II faut d'abord rectifier une erreur fréquente : une colique en terme médical n'est pas une diarrhée mais une douleur. Comment se présentent ces coliques ? Quelques jours après sa naissance, souvent quelques jours après avoir quitté la maternité, votre enfant qui jusque-là a été parfaitement bien présente des accès de pleurs sans raison apparente. Après sa tétée ou son biberon, il s'endort satisfait, se réveille rapidement, commence à pleurnicher puis devient rouge, fronce les sourcils, fléchit les jambes comme s'il poussait pour aller à la selle et hurle un temps plus ou moins long. L'accès peut durer plusieurs minutes, même si l'on prend l'enfant dans ses bras. Il se termine brusquement, l'enfant paraît se rendormir, puis cela recommence et le phénomène se répète plusieurs fois. Souvent pendant l'accès, l'enfant émet de nombreux rots, de nombreux gaz, cherche à téter, ce qui induit en erreur car vous pensez qu'il a faim. Si vous lui proposez le sein ou le biberon, il n'en prend cependant que très peu, se calme un instant et tout recommence. Ces « coliques » disparaissent en règle vers trois mois d'où leur nom. Elles surviennent volontiers en fin de journée entre 18 et 22 heures, d'où leur nom de coliques vespérales. Elles peuvent être plus ou moins intenses, s'arrêtant quelques jours pour reprendre de plus belle. Elles peuvent aussi survenir à d'autres moments dans la journée ou même durer une bonne partie de la nuit . A quoi sont-elles dues ? Leur mécanisme est mal connu, différentes hypothèses ont été formulées, aucune n'est convaincante. • Ce qu'elles ne sont certainement pas. Sachez qu'il ne s'agit pas : — d'une maladie ou malformation digestive — d'une allergie au lait ou d'une mauvaise digestion du lait. Elles surviennent pratiquement avec tous les types de lait artificiel et avec le lait de mère. Les changements incessants de lait n'apportent en règle pas d'amélioration si ce n'est qu'occasionnelle et brève — de mauvais soins ou d'une incompétence de votre part — d'une anomalie neurologique. • Ce qu'on prétend qu'elles sont parfois. On dit aussi que les mères de ces enfants sont volontiers anxieuses, mais qui ne le serait pas à entendre hurler son bébé sans savoir que faire pour le calmer ? On a évoqué la possibilité que ces pleurs soient le moyen pour le bébé de « dégager » la nervosité qu'il a accumulée les heures précédentes (parce qu'on a perturbé son sommeil, qu'on l'a réveillé rapidement, que le calme ne régnait pas dans le foyer : trop de visites, trop d'agitations, trop de bruits etc.), mais elles surviennent aussi chez les bébés vivant dans un calme complet. • Ce qu'elles sont sûrement II semble cependant que ces coliques soient dues au blocage de gaz et d'air dans les anses intestinales. Peut-être ces bébés ingurgitent-ils trop d'air mal ou insuffisant éliminé par les rots. Peut-êtr e s'agit-il tout simplement d'une immaturité du tube digestif transitoire puisque ces coliques disparaissent toujours après trois mois. • Ce qui doit vous rassurer... en dépit de l'absence de traitement. Votre enfant va cependant parfaitement bien, il boit bien, il pousse bien. Il n'est pas malade. Mais aucun traitement n'est réellement efficace. Votre médecin essaiera plusieurs solutions, mais sans résultat satisfaisant. Sinon cela se saurait et ces coliques n'existeraient plus. Ne lui en veuillez pas s'il n'arrive pas à les faire disparaître. Que faire alors ? Essayer de les supporter et de les faire supporter par le voisinage. Ne pas proposer tout le temps à manger pendant les heures des pleurs. Cela n'a qu'un effet transitoire et risque surtout de décaler tous les horaires :ce ne sont pas des pleurs de faim . En fait, l'enfant n'a pas envie de manger mais de sucer quelque chose : cela le calme d'où l'intérêt de la tétine dans certains cas. Ce n'est qu'une solution de dépannage (les Américains appellent la tétine « le pacificateur »). Mieux vaut que votre enfant trouve son doigt ou tète un linge. Mettre l'enfant sur le ventre, lui masser le ventre, le bercer dans les bras une main sous le ventre etc. Petits moyens en fait peu efficaces. Essayer dans la mesure du possible de faire déglutir le moins d'air lors des tétées au sein ou au biberon. Bien attendre les rots. En réalité, soyez convaincus que votre enfant est normal après avis de votre médecin, soyez patients et tolérants. Votre enfant n'est pas malade. Tout s'arrange après trois mois. Ce n'est alors qu'un mauvais souvenir. Les coliques des trois premiers mois • Vous devez apprendre à les reconnaître. • Les moyens pour les faire disparaître sont souvent inopérants. • Mais soyez sereins... car elles disparaissent toujours. Auteur : Guy d'AVIAU
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Juillet 2018
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